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Denis Roche, « Sans titre », de la série « Égypte. 1981 »
Collection Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA, © Adagp, Paris, photo DR (cliquez ici)
Denis Roche, avant d’être photographe, est un écrivain et poète français. La photographie qui nous intéresse est tirée d’une série faite durant un voyage en Égypte pendant l’année 1981. La photo en question montre un des symboles de l’Égypte en arrière-plan, à savoir une pyramide. Mais cette photographie de carte postale est obscurcie par la présence, au premier plan, d’un baril de pétrole. Photo qui se place donc aux antipodes de la carte postale, et qui s’inscrit dans une démarche naturaliste avec une approche frontale de la réalité. Cette prise de vue montre comme l’envers d’un décor de rêve. Égypte terre des pharaons, mais également terre de pétrole et de tourisme de masse. Cette image montre que même les sites millénaires se font impacter par l’exploitation des ressources inhérentes à nos sociétés modernes. Le fait est que cette photographie témoigne d’une dichotomie entre rêve et réalité. Le rêve, qui décrit nos attentes quand on visite l’Égypte, est confronté au constat de la réalité, qui est parfois aux antipodes.
Cette pièce fait apparaître ça : le voyage d’un photographe rempli d’attente « dès que Kheops avait commencé à pointer au-dessus des arbres et des immeubles de béton, j’avais pris des photos ». Mais une fois sur place, le photo-autobiographe témoigne de ce qu’il a vraiment constaté, c’est-à-dire une situation où nos attentes se trouvent erronées et désuètes une fois confrontées au réel. « A chaque cliché, pratiquement, la mise en place semblait avoir été prédéterminée ». La mise en place s’instaure dans un chaos apparent, dans lequel Denis Roche arrive à capter des dispositions surprenantes qu’il ne pouvait pas s’attendre à trouver sur place. Une beauté qui émerge au sein d’un environnement qui peut paraître désordonné, mais qui sait se dévoiler à l’œil attentif. Cette situation peut-être générique ou commune pour le moins, un instant où de l’inattendue apparaît l’harmonie.
