
Planches mortuaires, de skate à tombe
(Dylan Rieder, Jay Adams, Jeff Grosso, Ben Raemers, Pablo Ramirez, Jake Phelps)
Lélio Ascencio
Bois, métal, plastique, pyrogravure, ponçage, brou de noix
Bergerac (24), France, 2020
Le sujet de mes recherches universitaires étant le lien entre l’art et le skateboard, je m’intéresse à l’utilisation de ce dernier comme matériau de création. Cette série de portraits rend hommage à 6 skateurs professionnels décédés prématurément. Deux d’entre eux sont morts en exerçant leur activité, les quatre autres sont des icônes de cette pratique.
Les portraits sont réalisés sur des débris de planches cassées, agissant comme des plaques mortuaires liant défunts et profession / passion. La forme et l’aspect brute des sculptures tend d’ailleurs à se rapprocher de ces vieilles pierres tombales à la pointe arrondie.Mon intention était de ne modifier qu’au minimum le support en faisant ressortir leur visage d’une manière propre au skate : par usure de la matière. Les contrastes sont donc faits grâce à un ponçage des parties claires des dessins, semblable au geste d’usure d’une board glissant à même une surface (barres ou angle d’un module), une usure que l’on peut observer au verso de ces planches. Cherchant une authenticité de l’objet, le support de la planche n’est autre qu’un essieu (trucks).
Hormis l’aspect funeste du sujet traité les matériaux utilisés ont subi de violents chocs entraînant leur cassure, ce qui tend à illustrer la destruction de la matière. Cependant, ce qui est usé trouve une nouvelle utilité et ceux qui décèdent ne sont pas oubliés. Derrière l’hécatombe de l’homme et de la matière se trouve une renaissance gardant en mémoire les actions passées.