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Nature Effervescente

Lisa Vallot Levasseur

Mouchoir en papier, fil de fer, végétaux, dorure, crâne d’oiseau, roches diverses

Nieul les saintes (17), France, 2020

À travers ce projet, j’essaye de représenter les opposés liés à cette situation de confinement : l’effervescence créatrice relatée par beaucoup, la nature qui souffle à nouveau et se (re) développe, prend ses aises et nous montre qu’elle s’en sortirait beaucoup mieux sans nous (canaux limpides de Venise, Dauphins qui reviennent dans les ports, émissions de CO2 quasiment réduites à néant). On observe une nature qui avait cessé de vivre, et qui nous montre sa beauté revenue grâce au stand-by de l’Homme. 

 

À travers la thématique d’Hécatombe à [...], je relate cette catastrophe sanitaire en détournant le côté négatif pour attirer l’attention vers une nature effervescente qui reprend ses droits et se révèle encore plus, qui semblerait être le renouveau qui survient à la suite d’une hécatombe. 


À côté de cet aspect naturel positif, l’Homme, quant à lui, se retrouve dans une situation qu’il ne connaît pas et qui l’effraie.

Nous sommes éloignés les uns des autres, et certains d’entre nous se retrouvent à faire face à leurs démons : isolement, solitude, angoisses. Des millions d’âmes esseulées vagabondent et tournent en rond.

Nous sommes constamment pris dans les images liées à ce qu’il se passe dans l’actualité (et que l’on ne peut éviter, on ne parle que de cela, peu importe l’heure, la chaîne de télévision, les réseaux sociaux, et quand on regarde à l’extérieur on ne peut que constater que les rues sont vides, et que quelque chose de grave est en train de se passer). 

 

Sur les feuilles, la dorure fait penser à quelque chose qui semble être précieux, qui a de la valeur, et dont on aimerait en faire notre propriété, comme les fleurs qu’on vient cueillir afin de les mettre dans un vase chez soi. On lui enlève sa précieuse vie afin de se l’approprier. 

 

Malgré le fait que le plus beau se passe sous nos yeux (la nature qui vit) on ne peut s’empêcher (car on y est quelque part obligé) de ne regarder que ce qui est grave et négatif. Le petit fantôme est pris dans cette nature qui grandit et qui brille, il est comme prisonnier de ces branchages, sans pour autant y prêter beaucoup d’attention.

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