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Résurrection

Nativa Pasquali

Maquette - 27 x 28 cm, Morceaux de branche, germe lentille, terre

Blaye (33), France, 2020

« Hécatombe » : destruction d’une grande quantité de choses. Le terme employé va caractériser l’idée même de ce projet : « Destruction ». Cependant, que fait-on de l’idée de reconstruction ? Une hécatombe est-elle purement et simplement dominée par cette vision néfaste ? Que peut-il se créer ensuite ? Gandhi disait : « La vie persiste au sein même de la destruction. »

 

Cette pièce témoigne du fait que les végétaux, comme les animaux, sont aujourd’hui reliés à une notion de « ressource», et ne figurent plus comme des êtres à part entière, dépossédés de leur image initiale. L’utilisation de l’arbre, produit d’exploitation, va ré-aborder, repenser, les questionnements et faits actuels. Nous faisons face à une chaîne industrielle massive, une boucle sans réelle fin où tout est question de production massive et intensive. Nous sommes dans une machinerie constante et infernale. Les paysages, non transformés, se dénudent progressivement.


Toutes les reconstructions demanderont un temps plus conséquent, comparé à la rapidité et à la radicalité de l’abattage, bien que l’on vise à une croissance plus accélérée, nous détachant alors des nombreuses normes de la nature. Remise en question de la nature entre les choses ?

Détruire la vie pour redonner vie. Renaître de ces cendres. Destruction par la  construction. Contexte mystique autour du retour de la mort à la vie ?

 

Pour cette pièce, aussi paisible puisse-t-elle sembler, j’essaie d’apporter un sentiment de choc direct pour le spectateur, mais résulte plutôt de la volonté d’une prise de conscience plus calme, afin d’observer les différentes réactions qu’une image choquante et brute peut engendrer face à une image plus neutre.
L’Homme sera-t-il capable de revenir à une sensibilité plus éthique et plus ancrée vers une culture animiste afin de rectifier le rapport affectif qu’il possède avec la nature ?

 

L’action de planter volontairement un arbre dans un autre entre dans une contradiction et un paradoxe, dans le sens où cette remise à la vie, cette nouvelle plantation volontaire, sera principalement dans cette finalité de remise à mort. La carcasse sert de réceptacle, c’est un soutien pour la croissance de l’arbre qui va ainsi prendre racine dans son prédécesseur (et son futur).

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