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Janus

Sarah Marin

Installation, Traverses en Chêne, pollen de Marguerite, pollen de Platane

Bordeaux (33), France, 2020

Cette pièce construite à partir du thème Hécatombe à[…] s’appuie sur la question du passage. Hécatombe à […] se trouve lié à l’ode et à la mort, et quelle mort, celle qui survint et est partagée par une foule comme phénomène d’ampleur. La question du nombre, intrinsèque au mode d’être de l’hécatombe - l’étymologie d’hécatombe se fonde sur le sacrifice de 100 bœufs - tout comme celle du temps. Trois moments se distinguent : l’hécatombe, la mort massive, impliquant un après, la renaissance/reconstruction, ainsi qu’un avant, l’analyse du phénomène qui « a conduit à ».


La pièce intègre ses trois temporalités par la structure de l’arche. L’arche chargée en représentation (religieuse, mortuaire, architectural) introduit un rapport de bascule et signale visuellement une scission. Cette scission pose la question du passage et insuffle le concept d’événement, entendu en philosophie comme un inattendu et une possible émergence du hasard. Ce module du hasard se retrouve dans l’union d’une arche - pour fonction structurante - à la saison pollinique des graminées.

Cette arche en chêne cite les Sculpture as place de Carl André, en appelle au monument par sa taille (130 x 269 cm) et joue sur un contraste d’échelle et de genre : une structure en bois, élancée, massive et pérenne se retrouve mise en relation avec une petite masse de pollen, substance volatile et éphémère.

 

La synchronicité entre la conception d’un projet et l’environnement dans lequel il s’inscrit est soulevée. L’exposition in situ prend alors sens :  le lieu de récolte devient lieu d’exposition.  La pièce s’active au moment de la disposition du pollen - évoquant la pièce Without Place - Without Time- Without Body de Wolfgang Laib -  et s’achève lorsque le vent a tout emporté. Les trois phases de l’hécatombe sont présentes : un temps pour la mise en place de la pièce, un temps pour la regarder évoluer, un temps pour la regarder mourir en écho avec la conception grecque du temps sous les figures de Chronos, Kairos et l’Aiôn.

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