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Silence

Sara Nebra

Planches de bois, briques, briquettes, barres de fer, tuiles, tôle et sel, 40 x 200 x 90 cm

Salles (33), France, 2020

Alors que les « pulsions de vie » tendent à la liaison et à l’autoconservation, la « pulsion de mort », elle, tend à la déliaison : elle veut casser, réduire à néant, détruire, ramener le vivant à un état antérieur anorganique. Cette pulsion est une force biologique inconsciente qui suscite une certaine conduite. L’état d’excitation corporelle est élevé ; elle oriente l’organisme vers l’objet du désir.

 

Je recherche la création infinie de productions visant à mettre en scène, à donner forme, toutes les « Idées » autour de la pulsion de mort et la pulsion de vie. Je cherche à créer des mises en scène, des ambiances, des formes, des images... Les productions laissent ainsi suggérer une histoire, mais également, elles deviennent une preuve, une trace, une archive du passage de la vie et de la mort. Il sera toujours question d’une quête du « profondément dérangeant », du déroutant, et du troublant. Mais aussi d’une recherche toujours plus profonde du sacré, de l’être et de l’univers. 

 

Ainsi…Hécatombe à […]


« Massacre d’un grand nombre de personnes ou d’animaux », « Élimination de personnes par quelque chose », « Sacrifice de 100 bœufs », un mot ouvert sur d’autres portes encore, mais que je choisis d’orienter vers ce discours. Un Mot qui pour moi, révèle du désespoir, de la terreur ; et de la fragilité de l’Être Humain. J’appréhenderai Hécatombe par le constat du tragique et de la mort ; par la mémoire et la trace d’une cité et d’un peuple.

Débris et restes de vies humaines, Hécatombe transcendera les mémoires et cherchera à apaiser le mal qui rongeait les Hommes. Les débris s’accumulent mais sont restés presque intacts dans le silence et l’obscurité de la nuit qui les engloutit. Le “Saint” sel, « l’Or blanc », purifiera le lieu, les énergies et la mémoire, il apaise les cris passés. Il se dressera au sommet de la cité, symbole de l’Homme. Il est seul, présence presque lumineuse, mais d’un blanc froid au-dessus de la poussière, des éclats et des restes. Le spectateur contemple en silence, devant l’horreur.

 

Agissant comme une tombe ou un mémorial, la pièce est glaçante. L’installation d’une accumulation de débris (Briques, planches de bois, cassures, tôles, ferrailles…) en forme rectangulaire, rappelant une tombe est posée dans la nature sur une bâche à même le sol. La bâche donne l’illusion d’un sol, cherchant à séparer et élever la pièce de son environnement. Elle l’isole, lui donne un pouvoir d’attraction. Le spectateur est face à cette masse, ce poids, cette présence qui le contraint dans ses angles et son volume. Je cherche à amener ma pièce vers un champ métaphysique, questionnant l’Homme et son passé…

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